La Continuité de L’Histoire

« Une différence importante entre les deux régions, c’est que pour un Polonais ou un Hongrois, l’identité nationale est toujours une question existentielle. Si les Hongrois perdent leur identité nationale, ils cessent d’exister comme nation. Męme chose avec l’héritage religieux. Sans la chrétienté, la Pologne – ou la Hongrie – n’existerait pas. Parce que pendant cent cinquante ans la Pologne n’existait pas en tant qu’État-nation souverain. C’est la religion catholique qui a gardé, qui a sauvé la Pologne. Le rôle de la chrétienté était ŕ peu prčs le męme pour la Hongrie. Pendant cent cinquante ans, l’Empire ottoman a occupé la majorité de notre territoire national, une longue période qui a été une véritable lutte pour la survie de la nation. Nous avons donc été obligés de garder notre langue, notre culture, notre héritage et aussi notre religion, non seulement individuellement, mais aussi et surtout comme une communauté. C’est pour cette raison que la communauté de nature historique, culturelle et spirituelle est devenue et reste toujours l’indispensable cadre d’existence pour nous. Alors, ce n’est pas un fossé, c’est seulement une différence originaire de l’héritage historique de ces communautés nationales. Il faut voir, il faut comprendre cette différence et il faut aussi tolérer toutes les divergences possibles qui ont leurs racines dans les différences historiques, géographiques ou męme culturelles entre les régions de l’Europe. Nous acceptons entičrement les grandes idées des Lumičres, la liberté, la fraternité, l’égalité. Nous respectons la laďcité, parce que nous comprenons bien les raisons historiques qui rendent ce principe tellement important pour nos amis français. J’accepte tout cela, comme j’accepte d’autres éléments de l’identité européenne. Mon simple souhait est seulement qu’on accepte aussi nos approches et nos priorités. Je souhaite qu’il y ait des discussions ouvertes et sincčres entre nous Européens. »